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LEELOO DORN

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Message par Admin Dim 6 Aoû - 15:15

Y a des tristesses qui ventousent l’âme. Des tristesses veules innommables. Pourtant, elle pensait qu’tout ça, c’était derrière elle. Que les vilains démons, les vilains souvenirs et les vilains songes étaient partis ensemble, main dans la main. Elle le pensait vraiment. Elle aimerait bien pouvoir tout effacer avec une gomme, mais y a que dans les livres où on peut changer de vie, une gomme pour effacer le poids des choses ce serait une aubaine. Et c’était pas la vie dont rêvaient ses mots. Ses mots ils rêvaient d’amour, d’argent, de stabilité. Peut-être même d’enfant. Leeloo, elle restait simple dans le fond, ne demandait pas grand chose; ça lui grattait le myocarde, et ça la frustrait parce que y avait aucun moyen de soulager cette gêne (probablement que si, dans le fond, y avait des solutions mais Leeloo elle ne les voyait pas déjà).
Son début de journée se passait comme à l’accoutumée (mais ça faisait combien de temps Leeloo qu’t’avais plus été donner cours de danse au centre social ?) (il faudrait peut-être que tu penses à envoyer un message d’excuses à Aisling, pour la petite Naimh) mais elle n’avait plus l’envie, ni la motivation. Elle ne savait plus pourquoi elle mettait son corps en mouvement, pourquoi elle chassait le vide avec les cercles de ses jambes dans l’air. Elle n’avait plus sa chance dans le milieu et c’était peut-être bien ça le problème. Puis y avait son corps à raccommoder, Leeloo elle avait mal au pied, d’se tenir sur les pointes et d’employer toujours les mauvais chemins, elle avait mal à la tête à force de devoir la tenir haute, elle avait son étoffe a rapiécer et une voix déjà trop enrouée à force de crier ses espoirs perdus. Elle ne voulait pas devenir une machine, une machine qui pense mais n’imagine plus, elle voulait garder son statut de femme-enfant, de femme-lion, parce que les végétaux et les animaux ne perdent pas ce qui restent gravés dans leur gêne. Elle voulait ressentir, vivre, apprécier et sans doute vibrer ? Elle voulait des protéines Leeloo, des nutriments tels que l’humour, la poésie et l’intelligence. Mais elle se voûtait comme un bourgeon gelé, elle ne cherchait que la lumière pourtant, qui prenait place dans sa vie à de (trop) maigres moments.

Son camion avait repris place, à son retour, dans le skatepark désaffecté. Elle était usée que de changer d’endroit, pour éviter les ennuis, pour cacher sa misère aux yeux des gens –finalement, qu’importait cela? Rien. Cela ne changeait rien. Seul le soleil qui pointait à nouveau le bout de son nez parvenait à lui décrocher le sourire. Pourtant, c’est un faciès tout à fait familier qui lui apparaissait de plus en plus dessiné dans ses prunelles qui, déjà chargées d’étoiles, n’en croyait pas sa vue: était-ce bien Carl? Le Carl qu’elle avait connu il y a quelques années, celui qui de temps en temps passait du temps avec elle dans son van qui n’avait depuis lors, jamais changé? Sans doute. Ou du moins, elle voulait le croire. En deux secondes, elle ouvrit la portière de la camio’, et bondit dehors, afin que sa vision se concrétise. C’était bien lui. Et sur son visage, elle pouvait observer les années écoulées. Il y avait bien longtemps (avant son arrestation) qu’elle ne l’avait plus vu dans le paysage du Bronx. Elle lui rendait visite en prison, avait des échanges épistolaires avec lui cette dernière année (manque de temps, se faisait-elle croire) ou surtout, juste le temps pour qu’elle enfuit enfin les quelques sentiments non-réciproques qu’elle avait éprouvé à l’époque pour le prisonnier. « Rebienvenue dans les coins sales du Bronx » soufflait-elle, ne pouvant s’empêcher de réprimer un sourire qui ne lui faisait pas lui arracher les commissures. « Ça fait combien de temps que tu es sorti? Si j’avais su, je serai venue te chercher … » Elle avait limite envie de s’excuser, de ne pas s’être déplacée cette dernière année. Mais elle savait qu’il ne lui en voudrait pas, qu’il comprendrait sûrement pourquoi. Elle ne savait pas si elle avait le droit de sauter dans ses bras comme l’enfant immature qu’elle pouvait être parfois, le couvrir de bisous et caresser son crâne chauve en lui disant que quand même, il lui avait manqué. Qu’elle ne se sentait plus aussi seule.

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Message par Admin Dim 6 Aoû - 15:15

petite fille à la dérive dont l’insatiable envie de retourner sur ses pas ne saurait trouver satiété que tant qu’une bombe ne lui aura pas explosé à la gueule. champs miné, temps compté, élytres noircies de trop de bombes éclatées dans sa cage thoracique. en le voyant, elle repensait à tous ces mots-poésies qu’elle lui écrivait pour adoucir les chagrins passagers, elle envoyait des mots-clowns pour le faire rire comme un enfant et des mots-soleils pour que ses commissures de lèvre sachent encore se tirer jusqu’aux oreilles. y avait certains mots étranges, certaines résurgences de ces sentiments-poussières, qui par bribes, laissaient entrevoir un peu de son âme écorchée, de son âme qui saigne souvent. parfois, lou elle cherchait à fabriquer l’oubli, elle ne désirait plus se souvenir. plus qu’une surface lisse. à défaut de pouvoir le réaliser, elle s’était tourné vers l’envol pour les arcs-en-ciel qui décrochent le sourire. « j’suis sortis y'a deux jours » elle était contente, c’était un peu de rose en petites touches placé sur les affres sombres de sa solitude. la vie est belle. « vraiment ravie. » y avait son accent germanique qui se répercutait contre carl, contre son van, contre le skatepark désaffecté. leeloo se lova contre carl, profitant de la brèche qu’il avait ouverte afin de pouvoir sentir à nouveau son contact contre son corps, ça faisait combien de temps maintenant? trop longtemps hein? ne pars plus. « t'en fais pas, j'avais pas beaucoup d’affaire à ramener de toute façon » finalement, elle non plus n’en possédait pas beaucoup. quoi d’autre à part des vêtements troués, une ou deux couverture et de la vaisselle ne lui servant à rien la plupart du temps? « tu as un endroit où dormir j’espère? sinon, n'oublie pas que je peux toujours partager mon van avec toi. » elle n’avait malheureusement pas mieux à partager, juste un lit sale qu’il devrait partager avec elle dans un endroit restreint. « oui je vais bien. t’as vu j'ai fait des efforts avec votre langue, j’ai enfin réussi à troquer mon allemand. sinon cette année, c’était le retour sur mes origines. mais je n’y ai trouvé que du sang sur des mains sales. pas de réconfort … » puis elle était sensible lou, ses émotions la submergeait vite. elle avait les larmes aux yeux et pourtant n’éprouvait même pas de tristesse profonde.

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Message par Admin Dim 6 Aoû - 15:15

Elle s’en voulait Leeloo, à peine revoyait-elle Carl qu’elle avait déjà de la pluie salée qui coulait sur son visage autrefois étoilé. L’enfant n’avait pas grandi parce qu’elle n’avait pas eu de main d’adulte tendue vers elle, ou en provenance du ciel, pour l’extirper des cauchemars qu’elle vivait chaque jour, sans qu’elle ne soit endormie. Elle n’avait pas le sommeil facile, la princesse écorchée, parce qu’son ange gardien avait démissionné, qu’il ne voulait plus de s’occuper d’un humain comme elle. Elle le comprenait, elle aussi parfois elle désirerait être quelqu’un d’autre. Mal dans sa peau la Leeloo. Mal dans sa vie la Leeloo. Toujours les mêmes problèmes, toujours les mêmes foutaises, elle regrette presque de confronter les yeux de Carl car elle sait qu’il peut y lire que rien n’a bougé, pas la moindre poussière, pas la moindre image dans sa boite à souvenirs géant et pourtant, elle avait des rêves plein la tête lorsqu’elle était petite. “Maman, je veux devenir astronaute”, qu’elle disait. Elle pensait qu’elle rigolait, mais ce n’était pas le cas. L’astrophysique l’a toujours envoûtée, sauf que ça, ça a changé. Lorsqu’elle a su que tout n’était que mensonges, Leeloo, elle voulait devenir funambule. Parce que sans l’être, elle marchait aussi sur des fils de plus en plus fin, en faisant attention à ne pas se blesser, à ne pas se couper. Alors, elle trouvait que cette vocation n’aurait pas eu meilleur sens que pour elle. Bien évidemment, elle n’a jamais rien accompli. Elle avait même cessé l’un de ses autres rêves - la danse classique. Et au plus les jours, les semaines défilaient, au moins elle avait envie d’en faire. Elle n’avait plus sa place, qu’elle pensait. Peut-être que Carl était maintenu prisonnier derrière des barreaux durant cinq ans mais Leeloo, elle, s’en était créée toute seule. Peut-être que si elle abandonne son van, un jour, ça l’obligera à sortir de sa piètre zone de confort à laquelle elle est habituée. Elle a toujours été voyageuse dans l’âme et pourtant, elle a une peur bleue de l’inconnu. Et c’est sans doute ce qui la maintient tout le temps la tête sous l’eau. De toute façon, elle n’aurait jamais été une artiste Leeloo, elle tout ce qu’elle faisait, c’était de l’art triste.
Carl qui cherche à réconforter l’éplorée, approche son faciès du sien, la serre un peu plus fort, mis à part Tony, ça f’sait combien de temps qu’on n’avait plus fait attention à toi ? Mais déjà à l’époque, Carl était comme cela avec elle. Rien n’avait changé. Décidément, r i e n. Et elle n’avait décemment pas envie que de s’apitoyer sur son sort tout de suite, non, pas à leurs retrouvailles. ”Je ne sais pas… Je pense qu’il serait préférable qu’on en parle un autre jour, tu sais. Moi, je veux surtout que tu me racontes la prison. Cette dernière année. T’as cassé combien de gueules ?” Qu’elle dit presque en rigolant, ça aurait pu faire un arc-en-ciel sur sa bouille, passant de la pluie au soleil. Ils rentrèrent tout de même, peut-être qu’elle parviendra à vider son sac tout de même, mais c’était comme un sac d’aspirateur celui de Leeloo, il était rempli de crasses en tous genres.

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Message par Admin Dim 6 Aoû - 15:16

fantôme au myocarde barbouillé. juste une silhouette qui se faufile parmi les ombres. elle court les rues avec ses godasses abîmées, la fatigue qui éreinte les traits, la saleté comme attraits. la faim qui tord les organes, les essore de négligence. son sourire de façade qu’elle arbore sans dignité. dans son sillage, quelques râles d’agonie. parfois, elle se met à courir juste pour ne pas que ses démons la rattrapent. vagabonde aux yeux plein de poussières d’étoile, et du bout des doigts tenter de toucher les arcs-en-ciel qu’elle n’obtiendra jamais. dans les creux des veines qui serpentent dansent les espoirs rongés. ce soir elle avait envie de plonger les mains dans les constellations, longues étreintes météores dans la caresse de la nuit que pourtant, d’habitude évite la cendrillon souillée. les lumières des réverbères, nitescence blême qui suinte les murs, éclaboussant les contours d’un bâtiment bien trop familier. elle enfuie son nez dans l’écharpe trop grande qui lui sert le cou tel un serpent voulant étrangler sa proie. y a des tambourinements assourdissants de boîtes de nuit, relents d’alcool et de luxure qui se promènent dans la nuit noire. des retentissements de klaxon enragés qui se perdent dans ces trajectoires éteintes. la solitude mordante qui court sur les artères et une barrette de nicotine glissée entre les lèvres. elle pousse la porte du parking comme si elle poussait la misère du monde, les bras engourdis d’un manque d’énergie. impulsivité morne. elle avait envie de voir slo, qu’elle ne connaissait pourtant pas très bien. il y a des relations que l’on n’explique pas. serait-ce ce fil invisible qui les relie, qui donnait envie à lou que de se plonger dans ses bras constellations? serait-ce ses traits ravissants qui se dessinent sous la lune? ses prunelles météores qui se heurtent parfois dans les siennes?
elle toque, nerveusement. elle ne s’était pas annoncée. avait la peur qu’elle l’ignore, ne veuille pas la voir. voulait juste un peu de sa compagnie aux paillettes dormantes. sloane et leeloo, les âmes piétinées par les sabots de la cruelle. les existences souffrance. les routes qui diffèrent mais pourtant suivent la même trajectoire ; celle des malheurs. la même odeur de tristesse incrustée sur les vêtements, sur l’épiderme acide. elle ouvre. les cernes bleues qui s’emparaient constamment de ses traits appétissants de nymphe rebelle. lou elle arbora un sourire enfantin, teinté de candeur et d'opportunités naissantes au bout des lèvres. elle garde silence. elles avaient déjà passé des soirées comme ça. plus de langage verbale. juste un langage des yeux, des mouvements. une communication à part entière bâtie sur des éclats de nébuleuses.

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Message par Admin Dim 6 Aoû - 15:16

Leeloo évitait de lui demander comment elle se sentait. Elle connaît parfaitement la réponse. Les banalités, c’était surfait. Elle ne désirait pas en user à tous bouts de champs. Avec la saturnienne, il n’y en avait pas besoin. Elle parvenait à lire dans ses yeux tout le malheur qui émanait de l’organe cognant douloureusement entre ses côtes. Lou s’engouffrait dans la chaleur de son logis, le froid mordant encore ses joues et ses extrémités. Celles-ci rougies par les températures souffraient en silence. (Elle attendait le soleil Lou, le soleil qui réchauffera son cœur et son corps. Les beaux temps et les oiseaux qui lanceront leur mélopée bonheur.) Les orteils en mouvement dans ses vieux croquenots avachis et trop grands pour ses pieds de danseuse déjà bien trop abîmés par le temps et les entraînements. Et ses trois paires de chaussettes rapiécées pour ne former qu’une seule couche de protection. La bohémienne abhorrait les pertes de sensation. C’en était devenu une peur : combien de fois, dans son van, la nuit se réveillait-elle car ses doigts et ses orteils étaient engourdis ? Cela en devenait parfois insupportable. En résultaient des mouvements effrénés afin que ses membres puissent se réchauffer. Elle laissa son regard balayer l’appartement de Sloane. On aurait dit que plus personne n’y vivait. Il y avait comme un goût âcre qui s’y logeait. Comme si il n’y avait plus qu’un fantôme qui déambulait chancelant dans ces pièces, qui malgré les objets encore disséminés avec minutie, devenaient impersonnelles et froides. Cette sensation atrabilaire ondoyait son âme de tristesse. L’enfant-éponge qui (même si elle ne le voulait pas) s’imprégnait des secousses d’âme d’autrui mais aurait voulu être complète dans sa discipline : parvenir à éponger, ventouser, chaque douleur qui irradiait le myocarde, rien ne lui aurait fait plus plaisir. Petit soupir de soulagement qui s’échappait d’entre ses lèvres lorsque la doucereuse femme lui attrapa la main avant de la caresser avec délicatesse. Pourtant, même si ses élytres sont consumées de noirceur intangible à cause du décès, elle n’en restait pas moins melliflue, de par ses gestes et ses paroles qui se perdaient dans cet appartement trop sombre. « Tu veux un café, un thé, un chocolat, un truc à grignoter ? » L’interrogation vacilla sous le timbre de voix tremblant de Slo, qui était aussitôt occupée à se mordiller la jolie lippes. Avant de répondre à sa proposition, elle fronça les sourcils, l’air peu contente, elle passa son doigt sur la peau rugueuse à cause de la maltraitance de ses dents aiguisées et souffla. « Si tu continues à les ronger, elles ne seront plus douces à embrasser. » Note égarée dans le silence que le battement de son cœur lorsqu’elle se remémora un ou deux des baisers qu’elle lui avait déjà volé. « Je veux bien un café, s’il te plaît. Je ne vais pas ab… le mot qu’elle voulait dire étant bien entendu “abuser”, non, elle ne voulait pas encore lui grappiller un peu de nourriture, comme souvent elle le faisait. Elle savait pertinemment que cela ne dérangeait pas Sloane –de toute manière Lou, elle n’était même pas certaine qu’elle mangeait encore, elle, ce qui l’inquiétait parfois (elle aurait aimé lui apporter des petits plats déjà cuisiné, avec amour, juste sur le pas de sa porte avec un petit mot de réconfort en guise de dessert. Malheureusement, elle ne le pouvait pas. Et ça lui serrait le cœur) mais si elle était partie de chez Azur et de Jay, c’était bien parce que, selon elle, elle abusait trop de leur hospitalité et de leur gentillesse. Pourtant, son estomac n’était pas de cette avis. Il exprima avec fureur son manque de nourriture, son manque de vitamine. Il gronda tel un tonnerre. Elle se résigna. Baissa un peu la tête. Comme une enfant qui aurait fait une bêtise. … je veux bien quelque chose à manger, s’il te plaît. » Mais elle n’avait pas envie de quitter l’étreinte de leurs mains enlacées, la chaleur que cela lui prodiguait. Parfois elle aimerait la détenir prisonnière de la sienne, toute la nuit. « J’aimerai bien que tu manges avec moi. On cuisine ensemble? » Elle n’avait pas envie de lui demander la question fatidique : dis, Sloane, est-ce que tu manges ? Tes joues sont presque aussi creusées que les miennes. Tes pas sont hachés, ta carcasse que tu traines chancelante. Elle lui faisait juste part, du regard qu’elle lui offrait, de son inquiétude à son sujet mais ne veut pas se montrer intrusive. Ce n’est pas une chose dans ses habitudes. Leeloo, elle tendait à respecter l’intimité d’autrui, parce qu'elle voulait qu’on en fasse de même avec elle. « Est-ce que je peux dormir avec toi cette nuit ?… »

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Message par Admin Dim 6 Aoû - 15:16

« Et merci pour les courses, je suppose que mon frigo à besoin d'être rempli oui. » Bien sûr, qu’elle avait envie de rétorquer. Elle préfère le mutisme. Elle n’avait pas bien d’enchérir sur une affirmation que Sloane savait que trop bien. Dans une hâte qui lui était inconnue, elle avait même l’envie de lui proposer de rester quelques jours (quelques semaines) à ses côtés. Elle pensait que ça lui ferait du bien, peut-être. Que Leeloo aurait pu nourrir un peu ses rêves brisés, que ses paupières closes face au monde pourraient à nouveau s’ouvrir même si elle savait que le monde, il était plus joli lorsqu’on ne l’avait pas sous les iris. Surtout quand celles-ci sont brûlées, consumées par les larmes comme de l’acide qui coulent sur l’ovale de ses joues bien trop jolies. De son cœur lacéré et en lambeaux elle aimerait lui coller des sparadraps de fleurs et ôter le voile de douleur n’aurait pas été chose simple mais elle aurait pu tenter de s’y atteler. Elle se doutait également que si elle maintenant les paupières closes, c’était sans doute pour reconstituer les traits de la fée, qu’il n’y avait que comme cela qu’elle la voyait encore déambuler à ses côtés ; mais Leeloo, ça, elle évitait d’en parler. Elle préférait que ce soit Sloane qui aborde le sujet, l’allemande ne voulait pas plus répandre de souffrance qu’il n’y en avait déjà, bercés par les flots courroucés qui la submergeaient. Tout cela éclatait en morceaux qui se perdaient que trop vite. Elle se ravisa. Peut-être qu’elle s’emportait trop dans ses propres pensées. Elle ne voulait pas qu’elle se sente obligée mais il est vrai que Leeloo, ça l’arrangerait bien aussi. La fragrance du café moulu qui vint lui titiller les narines et elle se délecte de cette odeur qu’elle chérissait tant. « Tenez mademoiselle, faites-en bonne usage. » Sloane qui lui tend la bouteille de vinaigre balsamique. Elle reprit ses esprits, les sortit de leur vagabondage et les ménagea un petit peu afin qu’elle puisse finir de concocter leur bon repos fait avec les moyens du bord. Pendant que d’un côté, le fromage fondait dans la crème fraîche, de l’autre, les pâtes étaient à une minute d’être al dente et elle jette quelques coups d’œil furtifs à Sloane, assise sur le comptoir, ses jambes qui chassent le vide et Leeloo elle a juste envie de se caler entre et de venir poser son oreille sur sa poitrine, fermer les yeux quelques instants en la serrant dans ses bras, peut-être même que c’est ce qu’elle fait quelques instants, profiter un maximum de cette soirée, qu’elle avait décrété mots d’ordre pour la soirée. « Moi aussi ça me fait du bien, t'say. » Y a son cœur qui bat à la chamade, peut-être même aussi qu’elle a quelques papillons dans l’ventre, elle se sent tout à coup comme un gosse, elle ne sait pas trop ce que ça lui fait au fond. Elle lui adresse un de ses plus jolis sourires avant d’attraper ses joues de ses mains et de venir déposer ses lèvres contre les siennes avec délicatesse, cela ne fait que de nourrir les papillons et en plus de ceux-ci, naissent des étoiles dans ses prunelles. Son sourire ne quittant plus les commissures de lèvres, pourtant, elle finit la cuisine. Elle sert dans deux assiettes, vient les poser sur la table de la salle à manger qui semblait ne plus avoir été utilisée depuis des semaines, elle tire la chaise de Sloane afin qu’elle vienne s’asseoir. « Viens, allons manger. J’espère vraiment que c’est bon… J’ai trouvé du curcuma, du sel et du poivre mais je n’ai pas osé ajouter autre chose. » Son timbre de voix était plutôt hésitant, elle souhaitait réellement faire bien, que tout se passe pour le mieux. Son regard balaya à nouveau la pièce, comme lorsqu’elle était arrivée et il retomba à nouveau sur le carnet de croquis qui était posé sur la table du salon, avec quelques crayons à côté. « Tu arrives encore à dessiner ? » Elle se doutait bien de la réponse mais elle non plus ne parvenait plus à dessiner. Elle avait le syndrome de la page blanche, comme le clament toujours ces écrivains, mais il en était parfois de même pour les artistes qui ont le cœur échoué.

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