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EA RINLEY •

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Message par Admin Mer 9 Aoû - 7:03

Y avait ses cheveux de miel qui tombaient en cascade sur ses épaules déjà trop bronzées. Ses cheveux soleil qui sentaient la mer et avaient le goût du sel. Ses lèvres étaient colorées comme des roses, son parfum était celui de la rosée du matin et des cerisiers en fleur. Elle avait rencontré Gala au détour des immeubles fraichement peints dont l’odeur se répandait dans plusieurs rues du Bronx. Et sa voix qui se propageait dans son esprit comme une douce valse, Ea elle se sentait bien avec elle parce qu’au moins, elle ne la considérait pas comme une gosse. Elle la laissait toucher à ses affaires sans lui rabâcher constamment de ne rien casser, elle l’entrainait même avec elle dans les magasins pour faire des trucs de grand (elle l’employait à voler quelques bricoles) et avec sa frimousse innocente, ses traits d’enfant et à deux, elles composaient de la poésie que personne ne pouvait comprendre excepté elles. Elle était encore totalement amatrice. Elle ne l’avait fait qu’une fois. Elle voulait poursuivre son apprentissage. 
Cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus été rendre visite à sa maman dans ce centre-prison, dans cette maison de repos-poison. Avec son odeur de grenier dans toutes les pièces, imprégnée sur tous les objets avec lesquels elle jouait. Maman n’était plus la même. Elle était loin la femme qui lui contait des histoires avant qu’elle ne s’endorme ou même qui venait la rejoindre dans son lit lorsqu’elle faisait de vilains cauchemars. Il est loin le temps où Lewis la bordait et il chassait les monstres qu’il y avait dans sa chambre. Elle devait devenir grande et pour cela, elle s’était mise à parler le monstre et à tutoyer leurs verbes de noirceur, de terreur. Elle avait commencé à écrire les histoires qu’elle aurait aimé qu’on lui raconte. Elle évoluait. Avec ses amis-dragons cracheurs de feu sur les vilains papa et la vaisselle trop sale, sur les fringues entassées dans sa chambre et dans la salle de bains, parce que papa ne faisait plus rien. Cuisinait à peine. Préférait commander des crasses. S’endormait chaque soir devant la télé, la clope encore presque allumé. Elle devait ramasser les bouteilles qui s’entassaient. Papa devenait fantôme, invisible. Papa devenait dépression, la bouteille à la main. 
Ea s’enfermait dans sa bulle increvable. Dans son monde d’enfant avec ses amis imaginaires. Ea elle faisait des fuck aux adultes qui ne comprenaient rien. Ea faisait sa vie seule et ça lui allait bien parce qu’elle n’avait pas peur de la solitude, d’être seule. Ressentait parfois le besoin de voir des gens mais pouvait s’enfermer des semaines durant, elle ne s’ennuyait jamais. 
Elle avait rendez-vous avec Gala à quinze heures à l’entrée du parking. Elle l’attendait sagement, sur sa marelle invisible, à sauter à pieds joints après avoir lancé son petit caillou sur les divers paliers.

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Message par Admin Mer 9 Aoû - 7:03

elle avait l’visage orné de paillettes et de feuilles d’or, elle avait le sourire au coin des lèvres et elle lançait des pas chassés dans le vent, pour combler le vide de l’atmosphère, pour bousculer un peu les atomes, afin d’en entrechoquer, qu’il y ait quelque chose qui se passe, quelque chose qui change un temps soit peu, un renouveau, oui la renaissance elle adorait, la renaissance elle recherchait, que ce soit dans les histoires qu’elle se contait seule le soir avant de s’endormir, les scénarios qui auraient pu se produire chaque jour d’après, une succession divergente de phénomènes avec à la clé divers choix possible, un QCM imaginaire, des flots de paroles qu’elle aurait pu prononcés, oui la nouveauté elle adulait, elle prenait minutieusement le temps de peindre le jour suivant d’une autre manière que l’instant présent l’était, avec plus de couleurs parfois et les autres fois, juste au fusain ou à l’encre de chine, quand la tristesse lui percutait l’échine et qu’dans les rues ça pue les fleurs. c’est une gamine qui observe la faune se faner, pour revivre tel un phoenix de la forêt, de toute façon aujourd’hui c’est la semaine prochaine et sans doute aussi que la semaine prochaine c’est aujourd’hui. de toute façon le temps est très grand, bien plus grand qu’elle, bien plus grand que new york ou même l’afrique ; beaucoup plus que son propre temps aussi, il est au bout des lignes, à chaque ponctuation, à chaque songe et perdu dans les mailles des lignes, même quand l’avenir mord ou que le passé fait la gueule. ea elle se perd dans les fils à coudre et pourtant elle n’a pas appris à coudre, alors elle se découd parfois, y a un morceau de pensée qui s’écrasait et c’était comme des couteaux dans le velours. puis la vie rappliquait de plus belle et elle nouait autour de son myocarde des nœuds pour qu’il rate des battements et du coup, elle avait les iris rubescents et pas de nitescence pour les rallumer d’étoiles. juste des draps de voie lactée toujours vide, pas de maman à l’horizon du paysage de ses vices. juste une vague qui s’enduit dans le firmament. 
papa il avait pas le temps d’aller laver le linge sale, papa il avait le temps pour rien de toute façon, depuis que maman n’était plus là personne ne l’était plus, personne pour ea au palpitant cardiaque d’amour, elle se sentait délaissée, elle se sentait mise de côté comme les poussières qu’on pousse dans le coin d’une pièce mais on avait oublié d’lui rappeler que c’était des poussières d’étoile au moins elle en aurait souri, plutôt que ça, elle préparait les sacs machinalement, elle mit un sweat par-dessus son tee-shirt sans soutif parce que de toute façon elle n’en achetait jamais, elle regroupait un maximum de vêtements, les siens, ceux de papa, plus besoin de mettre ceux de lewis ou ceux de maman, mais c’est pas comme à l’école, ea elle n’a pas le droit de demander de mots d’excuse, elle se contente juste de maux de déréliction. avec toute sa force d’enfant, elle porte les sacs qui débordent presque, qui lui cachent la vue aussi un peu, elle prend l’ascenseur jusqu’au sous-sol. une fois arrivée, chancelante avec tout ce poids, elle espérait fort dans sa tête qu’il n’y avait personne parce qu'elle n’avait pas envie d’parler, d’offrir sa douce voix, elle voulait la garder pour elle égoïstement et boum, elle ne vit rien, sentit juste qu’elle avait bousculé quelque chose, quelqu’un, elle lâcha tout, se prit les petits pieds dans le tissu, heureusement le tas lui fit office de airbag parce qu'elle tomba, elle se rapprochait du sol à vive allure. boum et puis c’est tout. “pardon ?” elle ne savait pas, peut-être qu’elle s’excusait auprès d’un meuble après tout.

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Message par Admin Mer 9 Aoû - 7:03

elle se sent bête ea elle se met à pleurer, pourtant ma chérie ce n’est qu’un genoux écorché, t’en as eu dans ta vie des ecchymoses et des contusions, mais la vraie raison à ses pleurs ne serait pas le bleu que t’as au cœur ? elle a soudainement les mains moites et le myocarde en dentelle, peut-être même qu’il s’effrite en pétales elle ne sait pas trop, peut-être même qu’à force de contempler les étoiles il risquait de s’envoler, elle avait envie parfois qu’peter pan vienne la chercher au rebord de sa fenêtre, qu’clochette lui déverse un peu de sa poussière de fée et qu’elle s’envole avec eux au monde imaginaire parce qu’ea c’est un enfant perdu, un enfant perdu et le monde l’effraie trop d’temps en temps alors elle ferme fort fort les yeux et elle attend de s’évaporer, de disparaître, même que parfois elle y arrive, elle passe comme un fantôme aux yeux de papa, maman, lewis, ils ne la regardent plus, ils ont l’dos tourné et ea elle est contente que ça ait marché. parfois tout ce qu’elle entend la fige, la glace sur place, elle est remplie d’effroi et ça l’anime de froid, congelée sur des cimetières de fleurs pourries dans ce parking pourri alors elle pense être dans un univers parallèle, s’en crée un, un sentier de soleil et de merveilles dans une ville de misères, (et dis-moi toi tu y fais quoi? parce que moi j’sais pas). ce n’sont que des mois qui passent, des jours des heures, des chiffres des calculs et des soustractions jusqu’à la mort (l’amore), c’est octobre qui enfante novembre et janvrier qui passe, mars et avril qui s’donnent la main, la neige qui tombe et le soleil qui vit, (où sont passés les oiseaux qui chantent ?) 
y a plus de ça, ce sont les vérités criardes comme le tableau de van gogh, maman est partie, lewis est parti en l'laissant une lettre et y a plus que papa pour la priver de sortie, pour la gronder et lui dire qu’il faut faire ses devoirs parce que tu sais ma princesse, c’est important de réussir sa vie, d’obtenir un diplôme et de travailler (mais tu sais papa moi j’en veux pas de cette vie-là, moi j’veux vivre dans la forêt avec les oiseaux et les fleurs et je veux plus aller à l’école parce que les gens ils m’embêtent, j’suis pas comme eux qu’ils me disent mais moi j’y peux rien ça ne m’intéresse pas, pourquoi tu l’comprends pas papa que moi j’ai mal au cœur depuis qu’ils n’sont plus là ?)
et une concomitance enroule les pieds de l’enfant, comme une corde imaginaire qui serait venue se nouer autour de ses jambes et la chute. elle braille la gosse. elle se calme rapidement lorsqu’une main se tend vers elle. « excuse-moi, je suis maladroite. » c’est le moins que l’on puisse dire. elle attrape la main, essuyant du revers de la sienne les quelques perles roulant sur l’ovale de sa joue. son cœur se déplace, se loge à droite, se visse au centre –cœur d’artichaut face à un beau jeune homme, ea qui a le cœur qui bat pour tout le monde et pour personne à la fois. elle passe du rire aux pleurs, du soleil à la pluie en enfantant un arc-en-ciel qu’apparaît à la naissance de ses lippes charnues. « je vais t’aider à plier tout ça, par contre ma maman elle me répète toujours que je ne suis pas douée pour ça mais que j’le suis pour plein d’autres choses… » elle arque les sourcils tout en pressant quelque peu ses joues pour faire une petite moue, une petite grimace bien à elle. « d’abord, j’mets la mienne en route(parce que sinon papa va râler) et je suis à toi. ça t’va ? » ea l’innocence incarnée, ne s’rend pas compte que, parfois, ses paroles peuvent avoir double sens ; elle ne s’rend pas compte que tout le monde n’a pas la même blancheur d’âme. bien que ses propos peuvent être interprétés d’une toute manière et c’était bien cela l’amusant des situations, elle commence à chantonner tout en rentrant tous les vêtements dans l’une des machines à laver avant d’y glisser les produits et de l’actionner. elle se retourne, d’un coup. « j’suis ea. et toi ? »

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Message par Admin Mer 9 Aoû - 7:04

le tas de vêtements par terre ça lui rappelait les piscines à boule dans les parcs de jeu, ses fringues à lui elles n’étaient pas multicolores, il r’ssemblait un peu à un de ses voisins tout vieux et tout ronchon daniel, et ses vêtements étaient gris, peut-être même que lui il voit en noir et blanc, comme les chiens ou les chats elle ne savait plus ? elle a pas l’habitude de sentir déranger, parce que même si elle le sent elle s’en fou parce qu'elle, elle a demandé à personne de vivre, d’être né tu vois, alors comme on l’a forcée, elle se dit qu’elle a toute sa place dans tous les endroits du monde et qu’on n’pouvait rien lui dire. alors comme d’habitude, elle fait semblant de rien, le monsieur dit qu’il n’a pas besoin d’aide et ea elle est quand même occupée à l’aider à replier ses vêtements, elle ne croise pas son regard pas une fois, elle se contente de chantonner pour combler le vide, « et j’suis pas sûr de vouloir savoir pour quoi t’es aussi douée dans une laverie. » qu’il lui dit mais elle ne comprend pas trop où il veut en venir alors elle hausse les épaules, avant c’était lewis qui lui expliquait, elle lui demandait toutes sortes de choses parce qu'elle avait toujours plein d’interrogations dans les yeux, et lewis-magicien il lui répondait, et on était pas toujours sûr qu’elle comprenait toujours ea, avec ses yeux presque sortis de ses orbites et ses sourcils relevés comme pour former un arc de lune, elle se contentait de dire « aaaaah » avant de retourner vaquer à ses occupations. et ea elle observe l’inconnu, elle scrute chaque détails de son faciès. il avait des poches, des poches comme des kangourous qu’elle avait déjà vu dans un documentaire, et elle avait l’impression qu’il cachait de la tristesse à l’intérieur, que c’sont des larmes qui s’accumulent et que ça stagne sous ses yeux. un peu comme les cernes mais ça, c’est différent. parfois elle a ça ea, elle stocke tellement qu’à un moment les poches explosent et que ça remplit la pièce d’un fleuve, elle a peur que des crocodiles apparaissent parce que c’est pas gentil des crocodiles (enfin elle, elle sait pas, elle en a jamais vu, c’est ce qu’on lui a dit). « ah c’est joli comme une fleur daniel, j’ai pas encore de copain qui s’appelle comme ça. » elle sourit en continuant de plier. elle trouve un carnet. elle va un peu plus loin, discrètement. parce qu'ea elle est curieuse c’est plus fort qu’elle, elle le survole. « t’aurais pas vu un truc qui ressemble à un bouquin ? » elle ne répond pas de suite parce qu'elle était absorbée par les pages, parce qu'elle adore les mots, ce sont ses amis les plus précieux. elle hésite, après avoir percuté, elle voulait le garder parce que c’est beau mais elle ne souhaiterait pas qu’on lui fasse ça et maman, elle lui répétait toujours d’pas faire aux autres ce qu’on ne veut pas que l’on nous fasse. « ah, c’est à toi ! je l’ai trouvé par terre. c’est toi qui écris ? » dit-elle avec toute l’innocence du monde. elle espère qu’il ne la grondera pas, comme le tonnerre qui parfois martèle ciel, le malmène.

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